Article adapté d’un thread Twitter – en savoir plus
Un journaliste scientifique mène l’enquête
Il s’agit d’un article de Nicholas Wade, ancien journaliste scientifique pour “Nature” et “The New York Times”, qui a mené une enquête passionnante sur l’origine du Covid. Cette enquête, parue le 2 mai a été suivie d’autres publications comme celle de Peter Gøtzsche qui la résume et la commente.
Et aussi d’une publication dans “The Conversation” France qui reprend quelques uns des arguments énoncés par N. Wade et qui est parue le 18 mai.
Le 14 mai une tribune demandant la poursuite des investigations sur l’origine de celui que nous appellerons, comme N. Wade, le SARS2, était publiée dans @ScienceMagazine signée par 18 chercheurs biologistes, généticiens, immunologistes… nord-américains.
Parmi eux Marc Lipsitch et Ralph Baric. Ce dernier étant , comme nous le verrons, particulièrement au fait des recherches menées au WVI (Wuhan Virology Institute).
Dans cette tribune, les auteur font remarquer le déséquilibre dans l’attention portée aux deux hypothèses, origine en laboratoire ou origine naturelle, au détriment de la première, qui n’avait été évoquée que dans 4 pages sur 313 du rapport des enquêteurs de l’OMS.
Ces plus de 300 pages consacrées à “l’hypothèse naturelle” (HN) n’avaient pourtant permis d’apporter aucun élément nouveau ou probant en faveur de cette hypothèse.
Or, nous avons besoin, dans un but de PRÉVENTION et CONTRÔLE DU RISQUE ÉPIDÉMIQUE, disaient les scientifiques signataires, de connaître cette origine.
Pourquoi n’a-t-on pas prêté davantage attention à l’hypothèse de l’origine du virus dans un laboratoire que j’appellerai hypothèse technologique (HT)?
Une tribune basée sur l’argument d’autorité
Dès le 19 février, c’est-à-dire très tôt dans l’épidémie, et avant qu’on ne prenne la mesure de son potentiel de catastrophe mondiale, une tribune était parue dans @TheLancet.
Avec 27 signataires, dont Drosten, on trouvait aussi parmi eux un certain Peter Daszak, fondateur d’une “non profit” (organisation à but non lucratif) : EcoHealthAlliance.
EcoHealthAlliance est aussi présidée par le même Peter Daszak, zoologue britannique émigré aux Etats-Unis et ayant une expertise dans les zoonoses. Un des programmes de cet organisme, qui promeut et coordonne, le financement de la recherche scientifique, est la prévention pandémique, notamment en collaboration avec la Chine.
EchoHealthAlliance est aussi subventionnée à plus de 90% par le gouvernement américain, et, en particulier, par le Pentagone.
La tribune du Lancet se positionnait fortement en faveur d’une origine naturelle (HN) du SARS2 , le principal argument étant que soutenir l’hypothèse d’une origine en laboratoire (HT) aurait relevé du conspirationnisme.
Comme le dit avec beaucoup de justesse N. Wade, ce qui définit les bons scientifiques, c’est qu’ils vont se donner beaucoup de peine pour faire la part des choses entre ce qu’ils savent vraiment et ce qu’ils ne savent pas.
En réalité la tribune du Lancet présente un unique argument qui est l’argument d’autorité : “Croyez-nous car nous sommes des experts et que nous ne pouvons nous tromper”. Tous les chercheurs ne sont pas d’accord sur le fait que la simple évocation de l’HT serait conspirationniste. Ainsi ce virologue, Etienne Décroly, interrogé dans le journal du CNRS :
Comme l’explique N. Wade, il est ensuite apparu, par des fuites de mails dont le contenu a été publié sur le site BuzzFeed, que Peter Daszak était l’organisateur et rédacteur de la tribune du Lancet, les autres signataires ayant été invités à signer un texte déjà rédigé, au nom de la solidarité avec les virologues chinois :
Un article scientifique bancal
Un deuxième article, paru dans Nature, contribua à détourner pendant plus d’une année, l’opinion et les médias de l’hypothèse d’une origine en laboratoire. Il était signé par Kristian G. Andersen et 4 autres virologues.
Enfin des arguments scientifiques étaient utilisés! Ceux-ci n’ont pas été mis en cause, en tous cas de manière visible, ou par les médias, pendant l’année qui suivit, bien qu’ils fussent pour le moins contestables.
C’est là que commence le recueil et la discussion des indices par N. Wade qui mène une véritable enquête policière.
Comme dans ce type d’enquêtes il s’agit de recueillir des indices, de les évaluer : mobile, opportunité, vraisemblance…? Cela s’avère d’autant plus compliqué que les autorités chinoises, comme l’explique Peter Gøtzsche, ont systématiquement bloqué l’accès aux données, probablement détruit d’éventuelles preuves, et que donc, il ne reste que des indices.
Était-ce le colonel moutarde dans le salon? Le pangolin dans le marché de Wuhan? Le Dr Shi dans le Wuhan Virology Institute (WVI)? Les chauve souris dans les grottes de Yunnan? Il va falloir se contenter d’indices pour le découvrir.
Pour commencer N. Wade invalide les arguments avancés par K. Andersen dans l’article paru dans @NatureMedicine. Il s’agit en fait d’arguments grossièrement faux qui auraient déjà dû être invalidés, avant publication, lors de la relecture par les pairs de l’article et qui auraient dû être critiqués par la “communauté scientifique” une fois l’article publié. Seulement, il est vrai que, s’agissant d’arguments très techniques, les lecteurs n’avaient que deux manières de savoir que ces arguments étaient irrecevables : soit en étant soi-même virologue, soit en abordant ces arguments de manière critique et en faisant les recherches nécessaires pour les invalider.
La troisième option était celle pour laquelle tous les médias ont opté : s’en remettre à l’argument d’autorité et à la parole des experts pour dire le “vrai”.
Premier argument de K. Andersen et coll : on ne trouve pas de traces d’une manipulation humaine dans le génome du SARS2. Or, il se trouve que les techniques récentes de manipulation des virues permettent de ne laisser aucune trace repérable, ce que les auteurs ne pouvaient ignorer.
Deuxième argument : des modèles viraux (« backbones ») composés d’ADN existent dont les chercheurs se servent pour fabriquer des virus à ARN. Or aucun modèle publié ne ressemble à celui du SARS2. Mais, en réalité, ces modèles sont faciles à fabriquer et peuvent être fabriqués sans faire l’objet de publications. De la même manière, les recherches menées au WVI n’étaient pas rendues publiques et ne faisaient pas l’objet d’une surveillance par des instances indépendantes.
Nous allons voir que nous pouvons néanmoins trouver des traces précises de ces recherches, semées, involontairement, par les acteurs impliqués .
Un dernier argument avancé par Andersen, ne tient pas la route non plus.
Nous avons donc deux tribunes, apparues tôt dans l’épidémie, qui sont manipulées et sans arguments ou dont les arguments ne tiennent pas la route mais qui ont formaté les médias et l’opinion publique sur le sujet de l’origine du SARS2.
La première tribune, celle publiée dans The Lancet a joué sur deux ressorts qui se sont avérés très efficaces pour promouvoir l’ auto-censure prolongée des médias: d’une part, l’argument d’autorité, d’autre part, la peur d’être assimilé à un complotiste de par la seule évocation d’une fuite possible du virus du laboratoire de Wuhan.
Il se trouve que les auteurs de ces tribunes/articles sont les récents et heureux bénéficiaires de larges subventions du NIAID (National Insititute of Allergy and Infectious Diseases) qui fait partie du NIH et dépend du ministère de la Santé américain.
Nous verrons en quoi la générosité du NIH vis à vis de ces chercheurs apparaît rétrospectivement comme suspecte.
Nous allons maintenant entrer dans le dur de l’argumentaire. Cela va nous permettre de répondre à une question : se dégage-t-il de cette analyse un faisceau d’indices graves et concordants en faveur de l’une ou l’autre hypothèse?
Fuite de laboratoire : thèse complotiste?
Nous allons d’abord partir de l’affirmation de P. Daszak, dans la tribune de février du Lancet : évoquer l’idée que le virus ait pu s’échapper d’un laboratoire, celui de Wuhan travaillant sur les coronavirus, est une hypothèse complotiste.
Une brève et rapide recherche nous permet de nous rendre compte que la fuite de virus potentiellement dangereux de laboratoires de virologie, pour les cas connus, est fréquente, au moins un cas par an.
Parmi ces cas on remarque 3 cas de fuites de virus SARS en 2003 et 2004, qui ont eu lieu à Singapour, à Taïwan et en Chine.
On remarque aussi une succession de cas graves de fuites de pathogènes aux USA en 2014, dont une fuite d’anthrax, une du virus de la variole et une de H1N1.
Cette succession d’accidents a donné lieu aux USA sous l’administration Obama, à un moratoire sur un certain type de recherche en virologie en octobre de cette même année 2014.
Première conclusion : dire qu’évoquer l’hypothèse d’une fuite de virus d’un laboratoire est complotiste est une affirmation gratuite et arbitraire. Le moratoire visait un type d’activité bien spécifique, qui semble être en fort développement ces dernières années et bénéficier de larges subventions (dizaines? centaines de millions?) qui viennent alimenter certains labosratoires de recherche en virologie : le gain de fonction (GOF -gain of function- en anglais).
Le gain de fonction en virologie
Ce terme définit, en pratique, un type de recherche qui cherche à augmenter le pouvoir pathogène des virus ou autres agents infectieux vis à vis de l’Homme.
Pour moi qui suis néophyte dans ce domaine : “augmenter le pouvoir pathogène vis à vis de l’Homme” me fait penser à des armes biologiques. D’un autre côté cela ne se peut pas puisque la production et le stockage des armes biologiques ont été interdits depuis longtemps par des conventions internationales.
Cela pour “éviter des souffrances” inutiles.
Mais si, en fait, cela se peut. Pour contourner cette interdiction, il suffit de dire qu’on mène ces recherches dans un but philanthropique, pour prévenir les conséquences d’une future pandémie, comme le fait EchoHealthAlliance, cet organisme présidé par P. Daszak.
L’ambigüité de ce type de recherche est soulignée dans cette analyse via @LevyLoiseau qui constate que suite à ce moratoire de 2014, le NIH a cherché à externaliser la recherche sur le gain de fonction en subventionnant des laboratoires hors de ses frontières.
Financement du WIV par les Etats-Unis
Ainsi donc, le NIAID, dirigé par A. Fauci, a alloué au laboratoire de Wuhan, 3,7 millions de dollars en 2015 pour mener des recherches de gain de fonction sur le coronavirus. Et cette subvention aurait transité par EcoHealthAlliance sous le contrôle de P. Daszak.
Mais comment le gouvernement américain peut-il allouer des subventions pour des recherches sur lesquelles il vient d’annoncer publiquement un moratoire?
Et bien parce que, comme dans les contrats d’assurances, il faut toujours lire les notes en petites lettres, si on ne veut pas se faire berner. Et que dans le document annonçant le moratoire, il y avait des notes de bas de page, en petites lettres, qui le vidaient de sa portée. Elles autorisaient exceptionnellement la poursuite de ces recherches pour la protection de la santé publique ou la sécurité nationale.
Même si le gouvernement chinois n’avait pas très envie de s’étendre sur la nature des recherches menées au WIV sous la direction du Dr Shi, surnommée “Mme chauve-souris”, leur nature a été consignée dans le document du NIAID accordant les subventions, nous dit N. Wade.
Et il s’agissait bien de techniques de gain de fonction, visant à rendre les coronavirus les plus pathogènes possibles pour l’Homme, notamment en utilisant des souris OGM humanisées, un type de technique qui ne laisse pas de trace sur les virus.
Le Dr. Daszak a un peu vendu la mèche, lui aussi, dans une interview donnée en décembre 2019, où il se vantait de tout ce qui se faisait au laboratoire de Wuhan en étroite collaboration avec EcoHealthAlliance.
Niveau de sécurité du laboratoire de virologie de Wuhan
Or, le laboratoire du Dr Shi au WVI, connaissait quelques défaillances dans le système de sécurité, signalées par un câble de l’ambassade des USA après une inspection. Il s’est avéré que le laboratoire travaillait avec les normes de sécurité requises pour un cabinet dentaire (BSL2 à BSL3 ou P2 , P3 ).
Et ce n’est pas exceptionnel dans ce genre de recherche. Le Dr Shi justifie ce niveau de sécurité par le fait que la norme de sécurité maximale, BSL4, n’est requise réglementairement que pour des virus humains, or les virus sur lesquelles elle travaillait étaient des virus animaux, même si ses recherches visaient à les rendre virulents pour l’Homme. Les procédures sont lourdes et contraignantes, on les allège.
Mais les arguments les plus convaincants sur l’hypothèse technologique, c’est-à-dire l’origine du virus en laboratoire, se réfèrent à la structure du virus. Il faut y ajouter des arguments géographique et chronologiques.
La question du site de clivage de la furine
Le site de clivage de la furine est un indice qui rend très probable l’intervention humaine dans la synthèse du SARS2.
La furine est une protéase, une enzyme exclusivement humaine qui, à la différence d’autres protéases, est très largement distribuée parmi les différents organes.
Une protéase est une enzyme qui a un rôle de ciseaux moléculaire. La furine qui se trouve à la surface de cellules humaines coupe des polypeptides qui forment des protéines. Ceci afin de les activer.
Le Spike du SARS2 est formé de 2 sous unités, 2 polypeptides, S1 et S2. S1 permet la fixation au récepteur ACE2 qui se trouve à la surface des cellules, tandis que S2 permet au virus, une fois fixé, de pénétrer dans la cellule, mais à condition d’être activé par un clivage. Or, la furine ne coupe pas au hasard dans les polypeptides, elle ne va couper que si elle trouve une certaine séquence d’acides aminés (des séquences formées par des séquences de 20 types d’ acides aminés forment les protéines). Pour que la furine entre en action il faut qu’elle trouve la bonne séquence de 4 acides aminés (proline-arginine- arginine- alanine ou PRRA), et pour qu’elle active le Spike il faut que cette séquence soit située exactement à l’endroit souhaité.
Voici une lettre, de juin 2020 où des chercheurs font part de leurs recherches et s’étonnent de trouver cette séquence, si parfaitement adaptée à provoquer une pathogénicité maximale chez l’être humain qui ne se trouve dans aucun autre coronavirus connu.
Comme l’explique N. Wade, il est très hautement improbable qu’une succession de mutations ou une recombinaison se soient produites avec une telle précision, de sorte qu’elles auraient amené à situer la signature de clivage exactement au bon endroit.
Un SARS2 “parfait” d’emblée
On n’a trouvé, par ailleurs, aucune trace de virus précurseurs, les étapes préalables qui auraient pu conduire à un virus si parfaitement adapté pour produire un maximum de dégâts chez l’Homme et pas du tout adapté à une autre espèce animale.
Au contraire, les virologues remarquent que le SARS2, quand on le compare au SARS1 ou au MERS est étrangement stable, comme s’il ne s’était pas adapté en se transmettant d’une personnes à l’autre mais était adapté dès son apparition.
Des codons un peu trop humains
Un codon est une succession de 3 bases nucléotidiques incluses dans l’ADN ou l’ARN (l’ADN et l’ARN sont formés d’une séquence de bases nucléotidiques) qui permettent de coder pour un acide aminé qui est le composant de base des protéines.
Comme il y a 64 codons possibles c’est-à-dire 64 combinaisons possibles à partir de 3 bases et seulement 20 acides aminés, en fonction de l’espèce, certains codons vont être utilisés préférentiellement pour certains acides aminés. Le codon CGG est le moins utilisé chez la chauve-souris pour coder pour l’arginine. Il est en revanche très utilisé par les virologues qui manipulent des virus.
Or, au niveau de la signature qui se trouve au site de clivage (proline arginine arginine alanine), l’arginine est codée par deux codons successifs CGG. Ce doublon de CGG n’est rencontré dans aucun autre coronavirus. Et cette signature très spécifique, qui semble bien signer l’intervention humaine est la différence la plus remarquable avec le cousin naturel du SARS2, le RaTG13 qui avait infecté des ouvriers dans les grottes du Yunnan, là où le Dr Shi allait chercher ses spécimens viraux.
C’est le Dr Baric, signataire de la tribune de Science demandant des investigations plus approfondies et sans a priori qui avait enseigné au Dr Shi les techniques de gain de fonction virale à partir de passages sériels de coronavirus sur des souris humanisées.
Ce même Dr Baric, pense que l’homogénéité des souches retrouvées chez les infectés à Wuhan indique probablement une source infectieuse unique.
Arguments géographiques
Hormis ces arguments structuraux, d’autres arguments, géographiques notamment, surgissent. Les grottes du Yunnan, où l’on trouve le cousin le plus proche connu du SARS2 et où le Dr Shi s’approvisionnait, se troue à 1500 km de Wuhan.
On spécule que les premières infections pourraient s’être produites, au plus tôt, en septembre 2019, époque où les chauve-souris sont en hivernation. En revanche, il y a trace à cette période, d’une infection chez 3 employés du WVI tombés malades à une semaine d’intervalle, avec des symptômes respiratoires et qui ont dû être hospitalisés.
Notons également qu’après 15 mois de recherches et 80 000 prélèvements, aucune trace d’une origine animale du SARS2 n’a été trouvée. Il avait fallu 9 et 4 mois pour le MERS et le SARS1 pour en trouver.
Fin de partie du Cluedo
J’ai fait une petite synthèse des principaux faits et observations et les ai classés selon qu’ils rendent les deux hypothèses principales sur l’origine du virus plus ou moins probables.
Si j’étais juge je dirais que nous avons là, faute de preuves directes, un faisceau d’indices extrêmement concordants qui pointent tous dans la même direction et dont l’accumulation n’a presque aucune chance d’être due au hasard. Si nous étions dans un Cluedo je parierais sur le Dr Shi dans le laboratoire, plutôt que sur le pangolin au marché ou autre hypothèse sur une origine animale.
Si cette hypothèse est exacte, nous avons un gros problème, car les deux grandes superpuissances de la planète n’ont aucun intérêt à ce qu’on puisse arriver à cette conclusion, qui leur nuirait énormément. Il se trouve en outre que les USA sont le plus gros financeur de l’OMS.
Mais il nous est permis de réfléchir aux implications de cette hypothèse.
La première, à mon sens, est de faire passer le plus grand accident sanitaire depuis un siècle, de la catégorie des “risques naturels” à celle des risques technologiques. Il semble que les risques introduits par l’évolution technologique dépassent de très loin la capacité et la volonté que nos chercheurs et nos dirigeants ont de les contrôler.
Dans un environnement ultra-compétitif, où les enjeux scientifiques sont devenus des enjeux de pourvoir et d’argent, les chercheurs se comportent comme des enfants de trois ans qu’on laisserait jouer avec des ogives nucléaires. On a vu que par deux fois les tentatives de régulation ont été aisément contournées (interdiction des armes biologiques, moratoire américain sur le gain de fonction) avec la complicité des gouvernements et sans qu’un organisme de contrôle ne puisse l’empêcher.
Les risques technologiques, contrairement à ce qui est couramment admis, ne se limitent pas aux “accidents”. Le risque vient de la normalisation, c’est à dire, en réalité, de l’acceptation comme “normaux”, de risques de plus en plus importants (pollution et risque climatique et sanitaire, manipulation du vivant, malbouffe, nucléaire…) et du refus de les limiter par la régulation, c’est à dire en légiférant pour fixer des limites aux risques .
Le risque provoqué par la recherche sur le gain de fonction, c’est à dire en fait et en pratique, la recherche sur les armes biologiques, est censé être compensé par les progrès techniques qui ont permis la mise au point de vaccins. Mais les vaccins eux-mêmes sont susceptibles d’entraîner d’autres risques difficiles à anticiper et à contrôler.
Ce cycle infernal devrait commencer à nous être tragiquement familier car il se reproduit sans cesse, avec des conséquences qui tendent à être de plus en plus graves. Le capitalisme suppose une fuite en avant permanente, à la recherche du plus grand profit et ne tolère aucune régulation. C’est pourquoi la “communauté scientifique”, dépendante de la finance, sous-estime constamment les risques qu’elle nous fait prendre.
J’avais déjà parlé à ce sujet des théories de Jean-Baptiste Fressoz sur la désinhibition modernisatrice :
Nous aurons donc suite à la crise actuelle, le plus probablement un déni de réalité de la part de la “communauté scientifique” et, dans le meilleur des cas, des normes supplémentaires destinées à rassurer et qui pourront être à nouveau contournées.
Si on devait tirer un seul enseignement de cette crise, en tant que citoyens, sans parler des journalistes, c’est d’avoir un regard un peu plus critique sur la parole des experts. L’argument d’autorité ne devrait plus avoir cours.
PS : EcoHealthAlliance, dirigée par le merveilleux Peter Daszak, a signé un accord de coopération pour la prévention pandémique avec l’institut de recherche et de développement français :
Business must go on.
PS2 : Des scientifiques indépendants, mais bien trop peu de virologues, ont écrit à l’OMS pour demander qu’elle enquête sur l’hypothèse technologique de l’origine du SARS2. Via @PGtzsche1
PS3 : est-il nécessaire de préciser que les recherches sur le gain de fonction n’ont été d’aucune utilité pour le contrôle de la pandémie, ce qui était pourtant leur justification officielle?
Twitter est un réseau social qui permet à l’utilisateur d’envoyer des messages courts (tweets) n’excédant pas 280 caractères (ce qui explique l’emploi fréquent d’abréviations). Un thread Twitter est une série de tweets qui se succèdent, émis par un même auteur pour former un contenu plus long. L’auteur peut d’ailleurs numéroter chaque tweet pour les ordonner. Cet article est une reprise sous format blog d’un thread Twitter dont voici l’origine :
Contenu
4 comments
Merci pour cette intéressante exploration.
D’autres indices à investiguer de manière critique ici et là ?
https://dr-no.co.uk/2021/06/15/pay-checking-the-fact-checkers/
https://www.informedparent.co.uk/wp-content/uploads/2021/06/CV19-SARS-CoV2-An-Exploration.pdf
Bonne continuation.
L’origine des zoonoses telle que la voyait l’Union européenne en 2012 :
https://op.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/4cc2ea93-d003-417e-9294-1103a6ee877d
En fait, ce coronavirus ne me semble pas être une arme biologique : sa dangerosité réelle est assez faible. S’il s’agit d’un virus créé artificiellement, il me semble que cette création était probablement plutôt destinée à obtenir un vaccin contre Sars et Mers. À part quelques effets secondaires mineurs finalement, il serait un excellent candidat vaccin atténué…
Oui, mais si l’équipe du WVI a commencé à s’intéresser au coronavirus de la grotte du Yunnan, c’est que trois mineurs sur six qui y travaillaient sont décédés. Soit un taux de létalité de 50% chez des hommes actifs.