En campagne
La probabilité est faible que vous soyez passé à côté de la campagne de communication gouvernementale en faveur de la vaccination contre le Covid-19 diffusée depuis cet été.
Elle s’appuie sur un spot publicitaire très diffusé. On y voit un groupe d’amis quadragénaires, population cible de la vaccination après les seniors, discuter de l’efficacité des vaccins autour d’un barbecue. Certains sont vaccinés et incitent leurs amis à faire de même. Mais d’autres doutent de l’intérêt de la vaccination en ce qui les concerne. La conclusion du spot prend le total contre-pied des convives sceptiques par la phrase “On peut débattre de tout… sauf des chiffres“. En appui, une statistique simple et sans appel :
“Aujourd’hui, en France, 8 personnes sur 10 hospitalisées à cause du covid ne sont pas vaccinées.”
À travers cette campagne, le gouvernement nous dit en substance : On a assez discuté à tort et à travers, maintenant que nous disposons de statistiques robustes et sans équivoque, il n’est plus acceptable de ne pas être vacciné.
Le 20 août, jour du lancement de cette campagne, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, reprend ces chiffres en affirmant qu’ils proviennent d’une étude nationale d’importance.
“On a 8 fois moins de contamination lorsque l’on est vacciné et 11 fois moins de risque d’être admis en soins critiques. (…) C’est un message (…) très important pour toutes les populations qui douteraient encore de l’importance de la vaccination. (…) Il y a un véritable impact protecteur de la vaccination en France.”
Jérôme Salomon assure que la vaccination réduit de “8 fois” le risque d’être contaminé et de “11 fois” d’être admis en soins critiques pic.twitter.com/zkMfiP9Zei
— BFMTV (@BFMTV) August 20, 2021
Cette communication intervient après que le gouvernement d’Emmanuel Macron ait pris la décision, pourtant contraire à ses engagements initiaux, d’une extension du passe sanitaire et d’une obligation vaccinale pour les soignants. Ces statistiques devraient aider à décider les indécis et à confirmer les vaccinés volontaires dans leurs choix. Elles forment la pierre angulaire de la démonstration que chacun est en droit d’attendre quand il s’agit de justifier de mesures de restriction de libertés, ainsi que de passer outre le consentement éclairé de citoyens acculés.
Mais d’où viennent ces données et quel est leur sérieux ? Commençons tout d’abord par resituer le contexte de la parution des statistiques gouvernementales.
Agenda politique
Le 12 juillet, le président décide de l’extension du passe sanitaire et de l’obligation vaccinale pour les soignants.
Même si les sondages montrent une majorité de français favorables à ces mesures, une part non négligeable de la population y est opposée.
Le 15 juillet, la DREES publie une note, reprise par les media. La DREES, c’est la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques, autrement dit le service de statistiques rattaché aux ministères de la Santé et de l’Economie et des Finances. Cette note est un travail d’appariement de deux bases de données, SIDEP (tests covid) et VACSI (registre de vaccination). Elle conclut que les non-vaccinés représentaient 80% des cas positifs entre le 28 juin et le 4 juillet.
La DREES précise les limites de son travail. Elle prévient “qu’il n’est pas possible d’estimer précisément l’efficacité vaccinale via de simples statistiques descriptives”. Nous reviendrons sur les raisons qui incitent la DREES à la prudence vis-à-vis de ses propres données.
Cependant, la note est reprise par des politiques de premier plan, notamment Olivier Véran et Jean Castex, afin de justifier les mesures gouvernementales. Le Ministre de la santé a alors affirmé que “lorsque vous êtes vaccinés, vous avez donc au moins quatre fois moins de risques d’attraper le Covid.”
Jean Castex, quant à lui, a pris des libertés par rapport à cette note en affirmant que 96% des personnes contaminées n’étaient pas vaccinées.
Le 23 juillet, la DREES publie une nouvelle note qui fait état de travaux d’appariement d’une nouvelle base de données aux deux précédentes déjà exploitées. Il s’agit de SIVIC, créée au moment des attentats de Paris (Système d’information pour le suivi des victimes d’attentats et de situations sanitaires exceptionnelles). Elle ajoute donc des données d’hospitalisation et de décès.
Enfin, le 20 août, la campagne de communication médiatique est lancée, basée sur les deux notes de la DREES.
Fiabilité des données
21 pages
Contrairement aux dires Jérôme Salomon, on ne peut pas considérer ces publications comme de véritables études. La DREES, elle-même, emploie simplement le terme de notes. En effet, la première comportant seulement 9 pages et la deuxième 12 pages, ce terme semble plus approprié.
À quoi il faut ajouter les deux pages d’un addendum corrigeant une erreur (publié le 10 septembre). Nous y reviendrons.
A titre de comparaison, le gouvernement anglais publie un bulletin hebdomadaire d’une trentaine de pages.
Grade
En médecine, et en science plus généralement, on a l’habitude d’évaluer les études en fonction de la manière dont elles ont été construites. Il existe un consensus pour hiérarchiser le niveau de qualité de la preuve. Le plus bas niveau correspond aux opinions personnelles (argument d’autorité) et le plus haut niveau à aux études prospectives ou interventionnelles.
Dans ce dernier cas, l’étude est conçue à l’avance. Elle prévoit de comparer un groupe, soumis à une intervention ou à un traitement, à un groupe contrôle, qui, lui, ne subit aucune intervention, ou bien reçoit un placebo. De plus, les sujets sont randomisés. Ce qui consiste à les tirer au sort selon des caractéristiques comme le sexe, l’âge, les comorbidités, le statut social etc… pour les attribuer à un des deux groupes. Cela, afin de limiter les biais.
Le problème, c’est que la DREES a simplement analysé des données a posteriori. Le recueil de données n’a pas été anticipé et préparé à l’avance. Il n’a pas pu être optimisé. Les groupes n’ont pas été randomisés.
Comme on le voit dans ce tableau présenté par l’HAS (Haute Autorité de Santé), les notes de la DREES trouvent leur place en dessous du plus bas niveau de preuve. En dehors même du tableau.
Dans une autre présentation de la hiérarchie des preuves, les notes sont également située au plus bas niveau. Cela est dû aux multiples biais dont elles peuvent faire l’objet.
D’ailleurs, la DREES reconnaît les limites de la méthodologie employée. Elle y consacre, d’ailleurs, un paragraphe.
Des biais majeurs
Plusieurs biais sont évoqués par la DREES, parmi lesquels le fait que les vaccinés se testent bien moins souvent que les non-vaccinés, en raison des tests rendus nécessaires par le passe sanitaire.
D’autre part, les vaccinés ont un comportement de testing différent s’ils présentent des signes de Covid. En consultation en médecine de ville, le sentiment de protection conféré par le vaccin rend plus difficile de les convaincre de se faire tester.
D’autres biais sont à prendre en compte, comme le fait que seuls les tests PCR aient étés analysés (éviction des tests antigéniques qui présentaient des taux de positivité inférieur), ou comme la non prise en compte de la structure par âge.
Des données manquantes
À la fragilité inhérente au choix de la méthode, on peut ajouter des manquements dans la restitution des données.
Comme le démontre Pierre Chaillot, un internaute statisticien, il manque dans les statistiques de la DREES la moitié des décès. Dans une vidéo vue plus de 100 000 fois, sa démonstration a simplement consisté à comparer le tableau publié dans la note de la DREES aux données de la période enregistrées dans la base SIVIC, sur le site de statistiques publiques Geodes.
Par la suite, la DREES a dû se justifier en publiant un addendum le 10 septembre. Elle confirme l’erreur : le nombre total de décès sur la période était de 1880 et non pas 926.
Il n’est pas question ici de juger de la valeur de la justification a posteriori de cette grossière approximation. Mais admettons qu’une donnée, aussi cruciale que le nombre de décès, amputée de la moitié de ses effectifs pourrait invalider les conclusions que l’on pourrait tirer des travaux de la DREES.
Ajoutons à cela un constat personnel. Récemment, en tant que médecin généraliste, j’ai consulté la base de vaccination VACSI pour mes patients hébergés en EHPAD. Ils sont répartis sur deux maisons de retraite autour de la commune où j’exerce. Dans l’un des deux établissements, j’ai été surpris de constater que les soignants en charge de la vaccination avaient omis de déclarer les 2e et 3e doses effectuées. Les passes sanitaires des résidents n’étaient donc pas valides, ce qui s’est traduit d’ailleurs par des problèmes d’accès à l’hôpital, incompris par le personnel.
En conséquence de quoi, les statistiques de vaccination de la moitié de mes patients en EHPAD étaient fausses. Il n’est pas question de généraliser à partir d’une observation personnelle. Mais simplement de souligner le caractère bancal du recueil au niveau de la base VACSI, qui est la seule à laquelle j’ai accès.
Par ailleurs, je ne suis ni hospitalier ni biologiste, mais il se pourrait bien que de tels manquements puissent être relevés sur les bases SIVIC et SIDEP.
Ces manquements ont des conséquences non négligeables dans le traitement réalisé par la DREES. Dans une note de méthodologie du 29/10/21, on apprend, en effet, que jusqu’alors, elle comptabilisait les patients non identifiés dans la base VACSI comme non vaccinés ! Ce qu’elle a rectifié par la suite.
Comment sont traités le cas de ces patients non identifiés outre-Manche? On voit dans le tableau suivant qu’ils apparaissent dans une colonne spécifique intitulée “unlinked”. Et cela a son importance, puisque l’on constate qu’ils représentent de 11 à 206% de la population non vaccinée selon les tranches d’âge. De quoi fausser largement les statistiques s’ils étaient considérés comme non vaccinés comme l’a fait la DREES.
On remarque au passage que les statistiques anglaises, contrairement à la DREES, publient des statistiques stratifiées par âge, ce qui permet de réduire un biais relevé plus haut.
Des données appariées
Lorsqu’il est affirmé que, sur la période du 31 mai au 11 juillet, 8 personnes sur 10 hospitalisées ne sont pas vaccinées, on pourrait penser que la DREES s’est appuyée sur un recensement des cas de Covid hospitalisés et que l’on a directement déterminé le statut vaccinal à partir du dossier médical des cas observés.
Cette méthode a le mérite de la simplicité, et il y a fort à parier que les Ministère de la Santé et les Agences Régionales de Santé disposent de ces données quotidiennement.
Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et moins précis? Il faut bien comprendre ici, que le travail de la DREES a finalement consisté à juxtaposer trois bases de données différentes par leur historique et leurs fonctions.
Pour chaque individu identifié, on ajoute une colonne par base pour savoir si une personne hospitalisée a été vaccinée par exemple. Cela présente l’avantage indéniable d’un travail bien moins fastidieux.
Le grand inconvénient provient de l’imprécision liée au recueil de données dans chaque base, comme on l’a vu pour l’exemple de la base VACSI, probablement lacunaire. Cette imprécision augmente si on ajoute d’autres bases indépendantes. Elle est multipliée par le nombre de bases appariées.
Une autre couche d’imprécision provient du travail de recoupement des données de la DREES. Sans explications préalables, elle omet de mentionner la moitié des décès. Et ailleurs, elle décide arbitrairement de considérer les statuts vaccinaux non reconnus comme non vaccinés. Ce qui remet immanquablement en cause la fiabilité de son analyse.
En somme
La présentation par le gouvernement des statistiques de la DREES a permis d’ancrer dans l’esprit de nombreux concitoyens un message sans équivoque. Des données fiables valideraient définitivement que la vaccination est très efficace pour réduire la transmission du virus et les hospitalisations.
Or, ces données sont tout sauf robustes. Par leur caractère observationnel, elle relèvent du plus mauvais niveau de preuve que l’on peut apporter. Elles résultent d’un appariement de bases hétérogènes incomplètes et leur traitement par la DREES a fait l’objet de manipulations qui pourraient les invalider.
Pour autant, tout cela ne veut pas dire que ces données sont inutiles et forcément biaisées. Cependant, on peut se questionner. Sont-elles dignes d’appuyer une politique gouvernementale qui va avoir des conséquences majeures sur la vie de nos concitoyens?
Alors pourquoi ne pas faire un pas de côté et accueillir des données contradictoires dans le but de relativiser.
Tour d’horizon
Il s’agit de proposer ici une comparaison des statistiques de la DREES avec des observations concernant la propagation de l’épidémie à l’étranger, d’une part, et avec des observations de terrain, d’autre part.
D’emblée, considérons que ces informations prises individuellement ou collectivement ne constituent en aucun cas des arguments de preuve d’un niveau supérieur à celles des statistiques françaises. Si elles présentent un intérêt ici, c’est par leur caractère contre-intuitif vis-à-vis des données d’efficacité vaccinale généralement acceptées : soit autour de 90% de baisse de la contagiosité et 97% de baisse des cas graves (ou autant dire des hospitalisations).
Observations de terrain
Dans les EHPAD
Au cours de ma pratique de généraliste, j’ai vécu plusieurs épidémies de covid dans les établissements de mon secteur depuis février 2020. Les dernières que j’ai eu à connaître concernent deux EHPAD situées à moins de 10 km de mon cabinet durant le mois d’août dernier, soit au moment de la campagne vaccinale qui fait l’objet de cet article.
Dans le premier EHPAD, sur une soixantaine de résidents, seuls 2 n’étaient pas vaccinés. Pourtant une trentaine de résidents ont étés contaminés, dont au moins six ont étés hospitalisés. 7 personnes sont décédées dont une de mes patientes. Concernant le personnel, entièrement vacciné, une dizaine de soignants ont étés contaminés. La seule infirmière non contaminée a du gérer l’ensemble de l’établissement pendant la crise durant laquelle, elle a travaillé 7 jours/7.
Dans le deuxième EHPAD, sur une cinquantaine de résidents, quasiment tous vaccinés, une vingtaine ont étés contaminés. A priori, il n’y a pas eu d’hospitalisations et trois résidents sont décédés. L’infirmière cadre m’a rapporté qu’il n’y a pas eu de formes très sévères. Etant donné qu’une partie du personnel vacciné a été en arrêt (6 personnes), c’est la directrice qui a joué le rôle d’infirmière et a assuré la surveillance des malades en contrôlant pluri-quotidiennement leurs taux de saturation en oxygène.
Ajout du 13/12/21 : Troisième EHPAD dans mon secteur :
On retrouve dans la presse régionale d’autres récits de clusters dans les EHPAD. Les mêmes constats se répètent : la très grande majorité des résidents et du personnel vaccinés depuis février, un nombre de cas de contamination qui peut représenter la moitié des populations et des décès. Parfois, les journalistes relaient des hypothèses à propos des variants pour expliquer ce qui semble inexplicable : être contaminé alors que l’on est vacciné et de surcroît décéder du covid.
Et ici un retour de twitter :
Si l’on souhaite comparer les mortalités dans les EHPAD, avant et après la campagne de vaccination, comme le fait un journaliste du Midi Libre, on doit prendre en compte des biais insurmontables.
Un des premiers serait l’effet de surprise et de désorganisation. Lors de la première vague, les capacités d’endiguement de la propagation du virus au sein d’un établissement étaient bien moindres qu’elles ne le sont maintenant. D’ailleurs, les tests n’étaient pas autant systématisés, les procédures d’isolement et l’organisation des services n’étaient pas les mêmes.
Encore ici, relater ces retours de situations en EHPAD n’a pas pour but d’évaluer l’efficacité vaccinale sur la transmission ou les décès. Leur caractère ponctuel et approximatif (je ne suis ni épidémiologiste, ni journaliste) ne permet tout au plus que de toucher du doigt une réalité, assortie de calculs de proportions grossiers.
En calculant le taux de létalité chez les résidents vaccinés, on retrouve selon l’établissement des taux qui s’échelonnent de 6 à 23 % (6%, 9%, 12%, 15%, 23%). Au niveau de l’EHPAD de Saignes, la situation rapportée par France3 fait état de 4 décès parmi 6 résidents non vaccinés, soit un taux de létalité de 67%. Un taux qui semble aberrant si on considère les taux de létalité connus du virus avant la vaccination (étude datant d’octobre 2020).
En effet, les taux de létalité pour les populations de plus de 75 ans sont estimées de 3,4 à 17,4%. En sachant que le public vivant en EHPAD est plus fragile, prenons pour référence 17%. A partir de là, les estimations larges de létalité observées sur le terrain correspondent peu ou prou à celles observées avant la vaccination.
Sur ces simples observations en vie réelle, quels que soient les calculs savants ou les explications à base de mutations ou bien de perte d’efficacité, on peut mettre en doute que pour ces résidents, le vaccin a fait baisser leur risque de décès de de 97% et la transmission de 90%. La moitié ou plus des résidents et des soignants vaccinés étant contaminés, l’efficacité vaccinale concernant la transmission ne pourrait être qu’au mieux de 50%.
Dans une unité covid
Une amie travaillant dans une unité covid de mon secteur a eu à faire face à une énigme qu’elle a décidé de partager avec moi. Courant mars 2021, elle a attiré mon attention sur le statut vaccinal des personnes admises dans son unité. Elle estimait qu’environ la moitié des patients y étaient alors vaccinés. Un peu plus tard, elle m’a rapporté un état plus précis des statuts vaccinaux dans son service par l’intermédiaire d’une fiche de transmission entre équipes.
Au 19 mai 2021, la troisième vague refluant, l’unité comprenant 18 lits n’était alors remplie qu’au tiers. Sur les 6 patients présents, 5 étaient complètement vaccinés et le dernier avait reçu une dose. Aucun patient n’était pas vacciné.
Une unité Covid reçoit des cas un peu plus grave que les patients ambulatoires, ou bien des personnes fragiles, surveillés par précaution. Dans le cadre de cette unité, le taux de patients vaccinés a augmenté entre le mois de mars et mai, en même temps que la campagne vaccinale progressait. Pour arriver à n’accueillir plus aucun patient non vacciné.
Sur la transmission
Immunité collective
L’Islande, pays où la population a été très vaccinée, a connu cet été une nouvelle vague, la plus importante qu’elle ait connue. Son épidémiologiste en chef a dû reconnaître que l’objectif d’atteindre l’immunité collective grâce à la vaccination générale était hors d’atteinte.
Charge virale
Durant la même période, aux Etats-Unis, des documents du CDC (autorité sanitaire américaine) ont fuité. Le Washington Post révèle les résultats d’une enquête épidémiologique à propos d’un cluster de 900 personnes. On apprend que la charge virale était la même au sein de ce cluster que l’on soit vacciné ou non. Contre toute attente, ces constatations émanant d’un organe officiel pourraient supposer un degré de contagiosité équivalent quel que soit le statut vaccinal.
Suite à ces révélations, le CDC a recommandé à nouveau le port du masque à l’intérieur pour les vaccinés. Il est à noter que la mesure inverse a été prise en France à peu près au même moment.
Freiner?
Il est désormais admis que la vaccination ne stoppera pas la propagation du virus. Mais, au moins, on se raccroche à l’idée qu’elle la freinera. Si la réduction n’est pas de plus de 90%, comme annoncé initialement, même si elle n’est que de 50%, moins de personnes seront contaminées. Le raisonnement fait sens, mais le soucis, c’est que des données de terrain ne disent pas la même chose.
Comme Maryanne Demasi le signale, celles du gouvernement anglais montrent qu’en octobre, les taux de contamination chez les plus de 30 ans sont deux fois supérieurs chez les vaccinés que chez les non-vaccinés.
Les rapports de cet été montrent que cette tendance existait déjà.
Cela est-il dû au fait que le vaccin réduit les symptômes et qu’ainsi les vaccinés, s’ignorant malades, propagent plus facilement le virus? Ou bien que les mêmes, du fait d’un sentiment de protection exagéré laissent tomber les gestes barrières? Pendant que les non-vaccinés, soumis au passe sanitaire, renoncent aux lieux de sociabilisation, limitent les contacts et se testent plus régulièrement. Les vaccinés seraient alors des propagateurs silencieux (silent spreaders), rendant l’application du passe sanitaire contre-productive.
Pour autant, les statistiques anglaises montrent une baisse des hospitalisations et des décès chez les personnes vaccinées. Tout cela est cohérent avec les données de mortalité.
Concernant l’application du passe sanitaire, l’exemple d’un cluster géant de 165 personnes sur 600 lors de la réouverture d’une boîte de nuit cet été aux Pays-Bas est éloquent. Ce dernier était requis (vaccination ou PCR négatif) et n’y a pas empêché la propagation de l’infection. Le tort peut être porté sur de potentiels fraudeurs ayant présenté un faux test négatif, tout en confirmant l’efficacité du vaccin. Une autre hypothèse serait de considérer que des danseurs aux tests PCR négatifs, a priori indemnes, ont été contaminés par des danseurs vaccinés ignorant être porteur de la maladie.
Enfin, évoquons une étude anglaise récente, publiée dans le Lancet montrant une baisse du risque d’être infecté de 34% en étant vacciné, mais sans baisse du risque de transmettre par rapport à une personne non vaccinée.
La situation en Israël
Israël est le pays qui s’est lancé le premier dans la course à la vaccination. Il a été montré en exemple en vaccinant dans des temps record la majorité de sa population. Quelques mois plus tard, il est intéressant de se pencher sur la situation dans le pays.
Revue de presse
Le premier juin, Israël sort à peine de sa 2e vague et de mesures restrictions plus contraignantes qu’ailleurs. Le gouvernement décide la levée des restrictions.
Mais, malheureusement, dès la fin du mois de juin, le pays voit refluer une troisième vague concomitante à la diffusion du variant Delta. Retour des mesures restrictives.
De source gouvernementale, 40 à 50 % des nouveaux cas sont le fait de personnes vaccinées. Le Monde explique que la chose est au fond logique et que “c’est une bonne nouvelle”. Le bon sens qui serait de s’en étonner est finalement présenté par les décodeurs du journal comme une erreur de jugement.
En parallèle, les autorités admettent une baisse d’efficacité concernant la transmission. Elle baisserait de 94.3% en mai à 64% le mois suivant. En même temps, le gouvernement confirme l’efficacité contre les formes graves.
Plus tard, fin juillet, le ministère de la santé israélien annonce que le vaccin Pfizer, majoritairement employé dans le pays, n’offrirait qu’une protection à 39% contre l’infection, “tout en restant très efficace pour prévenir les hospitalisations”.
Alors que la troisième vague progresse, on apprend également que la majorité des patients atteints du covid hospitalisés, donc des cas sérieux, étaient vaccinés. Libération rapporte des taux de 4 personne sur 5 après 60 ans, soit 80%.
Un hôpital de Jérusalem, quant à lui, fait état de 85-90% de patients vaccinés parmi ses patients hospitalisés pour la maladie.
Malgré tout, le journaliste de Libération fait preuve de pédagogie et d’optimisme comme son confrère du Monde. Cela s’expliquerait simplement par quelques calculs mathématiques de niveau primaire.
Hypothèses de travail
En somme, Israël a fait figure du bon élève en s’engageant très tôt dans la vaccination, le pays a vacciné à un haut niveau et les confinements ont été sévères et prolongés. Cela n’a pas empêché le pays de connaître une forte troisième vague et de voir ses hôpitaux soigner des patients covid vaccinés 8 fois sur 10.
Pour expliquer ce fait contre-intuitif, on pourrait émettre l’hypothèse que la vaccination freine bien moins qu’annoncé la transmission et les cas graves. Une autre hypothèse serait que sans la vaccination le nombre de cas aurait été 2, 3 ou 9 fois supérieurs (selon l’estimation d’une efficacité à 40, 64 ou 93%).
Tentons de figurer les différents scenarii sur la courbe des cas issue de l’Université John Hopkins.
Même démonstration en ce qui concerne les décès.
On voit bien que cette hypothèse relève de l’absurde en ce qui concerne la contamination. Pour les décès, on ne peut pas raisonnablement affirmer que l’efficacité du vaccin est de plus de 90%.
Comparaisons
Maintenant, comparons ces chiffres à ceux de la France, où, officiellement au même moment, 8 cas sur 10 hospitalisés étaient à l’inverse non vaccinés. Les deux pays ont principalement vacciné avec Pfizer et étaient touchés par le même variant Delta. La France accusait alors un retard sur Israël en terme de population vaccinée.
Qu’est-ce qui pourrait expliquer une telle différence dans le statut vaccinal des hospitalisés?
Le hasard, le climat, la langue, l’affaiblissement de l’efficacité du vaccin avec le temps, les habitudes de socialisation, le manque de fiabilité ou de sincérité des données? Nous ne pouvons nous permettre de trancher. Mais si on étudie la dernière hypothèse, Israël n’a aucun intérêt à exagérer la 3e vague. La France, par contre, doit convaincre les récalcitrants.
3e dose
Toujours fin juillet, le gouvernement israélien décide en catastrophe, et sans études probantes, de vacciner d’une 3e dose sa population âgée de plus de 60 ans.
Avec un décalage de quelques jours, le gouvernement français fait lui aussi la promotion une troisième dose vaccinale. Un numéro d’équilibriste passé inaperçu. Car c’est une perte d’efficacité vaccinale qui décide les Israéliens, tandis qu’en France, on est en campagne pour gagner l’opinion avec des statistiques triomphantes.
Epilogue
EPI-PHARE
Le 11 octobre paraît une étude du groupe EPI-PHARE qui enfonce le clou : “Tous les vaccins contre la Covid-19 sont hautement efficaces et ont un effet majeur sur la réduction des risques de formes graves de Covid-19 chez les personnes âgées de 50 ans et plus en France en vie réelle.”
Au risque de rentrer en totale contradiction avec les données internationales moins optimistes, et la promotion d’une troisième dose en raison de la perte d’efficacité des vaccins.
Correction de la DREES
Plus récemment, comme nous l’évoquions plus haut, la DREES a ressenti le besoin de corriger sa méthodologie. Une des raisons en était que des défauts d’appariement des bases ont fait considérer les personnes mal identifiées comme non vaccinées.
Il en résulte que l’affirmation centrale de la campagne “8 personnes sur 10 hospitalisées à cause du Covid ne sont pas vaccinées” est désormais considérée comme obsolète, ou bancale ou inexacte ou fausse ou mensongère, selon.
Désormais, il faut retenir (provisoirement peut-être) que :
“6 personnes sur 10 hospitalisées à cause du Covid ne sont pas vaccinées”
Correction du discours politique
Reprenons ici la déclaration de Jérôme Salomon au sujet des notes de la DREES (en extrait en début d’article).
“Je vais vous donner des chiffres qui sont sortis aujourd’hui. C’est très important. Ce ne sont pas des chiffres de laboratoires pharmaceutiques. Ce ne sont pas des chiffres internationaux. Ce sont des données nationales françaises. On a une étude nationale qui a été menée sur les tests, sur les patients hospitalisés, sur les personnes vaccinées en France au mois d’août.
Et ça montre qu’on a huit fois moins de contamination quand on est vacciné et qu’on a onze fois moins de risques d’être admis en soins critiques.”
Si Jérôme Salomon avait souhaité être plus proche de ce que les données de la DREES lui permettait d’affirmer, il aurait pu dire ceci :
“Je vais vous donner des chiffres qui sont sortis aujourd’hui. Ils peuvent nous donner une indication mais doivent être considérés avec prudence. Ce ne sont pas des chiffres de laboratoires pharmaceutiques. Nous avons confiance dans leurs études, mais on ne sait jamais (cf affaire Ventavia). Ce ne sont pas des chiffres internationaux. Ce sont des données nationales françaises, issues d’un service qui dépend directement du Ministère de la Santé. On a des notes issues de l’appariement de données sur les tests, sur les patients hospitalisés, sur les personnes vaccinées en France au mois d’août et elles ont été analysées a posteriori.
Et ça montrerait qu’on a huit fois moins de contamination quand on est vacciné et qu’on a onze fois moins de risques d’être admis en soins critiques. On parle ici au conditionnel, car comme le précise l’organisme à l’origine de ces notes, il n’est pas possible d’estimer précisément l’efficacité vaccinale via de simples statistiques descriptives. En effet, plusieurs biais peuvent affecter ces résultats, notamment le comportement de testing des personnes non-vaccinées, qui, comme vous le savez, sont plus exposés aux tests du fait de la mise en place du passe sanitaire.
En outre, des approximations reconnues quant au recueil des données et à leur exploitation pourraient fragiliser ces constats.
Une méthode plus fiable serait de remonter les données de terrain service par service, EHPAD par EHPAD. Et lorsque l’on vous communique quotidiennement le nombre de patients hospitalisés ou décédés, de vous donner les taux de vaccination correspondants. Nous avons ces chiffres, nous travaillons dessus. Mais vu que ni les journalistes, ni les soignants, ni la population ne nous les demandent, nous préférons les garder pour nous. La raison de cette rétention d’information ne regarde que les autorités en laquelle vous devez garder confiance.”
Correction de campagne
En somme, la campagne gouvernementale nous dit que l’on peut douter de tout, mais pas des chiffres. Comme si les chiffres contenaient la vérité en soi. Comme si ces chiffres n’étaient pas une construction humaine souhaitant approcher la réalité à l’aide de méthodes qui ont fait l’objet de choix plus ou moins opportuns.
Le pouvoir du chiffre sur les esprits est peut-être la plus grande dérive que la pandémie nous donne à connaître. Que ce soit l’industriel, le scientifique ou le politique, celui qui le maîtrise n’a plus grand effort à fournir pour faire appliquer ses vues et ses desseins. Toutefois, il n’est pas certain que ce pouvoir soit utilisé de manière consciente.
Le mantra “On peut débattre de tout, sauf des chiffres” s’appuie sur les notes d’une administration qui reconnaît elle-même qu’il n’en est pas possible d’estimer précisément l’efficacité vaccinale. Au delà, la méthodologie choisie, les biais constatés, les manquements corrigés a posteriori constituent un défaut grave eu égard à l’utilisation faite à des fins politiques.
Sans pouvoir trancher, les conclusions qui en sont extraites rentrent en contradiction frontale avec des constatations de terrain et la situation internationale, au minimum en ce qui concerne la transmission et les hospitalisations.
Elles viennent en appui d’une campagne destinée aux moins de 50 ans sans comorbidités. Cette population qui a besoin de repères pour décider de se vacciner ou non, est flouée. S’il est admis que le Covid n’est pas un risque pour elle, l’argument de la baisse drastique de la transmission est battue en brèche par les données scientifiques et d’observation épidémiologique. Les fondements scientifiques du passe sanitaire sont bancals.
Le deuxième mantra “Tous vaccinés, tous protégés” est lui aussi un mensonge gouvernemental qui facilite l’acceptation du passe sanitaire, et bientôt, de la vaccination des enfants.
Cette campagne mérite vraiment une correction.
Et d’après vous, cette campagne mérite t’elle une correction? Quelle est votre opinion, avez-vous des observations de terrain à faire remonter? N’hésitez pas à partager votre point de vue dans les commentaires.
Contenu
23 comments
Passionnante démonstration.
Merci pour ce gros travail que vous avez réalisé.
Avec l’Autriche dont les gouvernants ont décidé de confiner dès aujourd’hui les non vaccinés, l’on mesure combien l’aveuglement et les croyances sont toujours plus fortes que la réflexion et le raisonnement.
Ces comportements où la vaccination contre le Covid19 est considérée comme LE moyen seul efficace de lutter contre l’épidémie ne manque pas d’interroger tous ceux qui gardent un esprit critique loin de la soumission au marketing et à la communication.
Vous êtes, avec ce blog, “un frêle esquif” dans un océan de “certitude autoproclamé” guidant des injonctions et des obligations toujours plus problématiques.
Quand cela s’arrêtera-t-il?
Personnellement, je ne vois pas le “bout du tunnel”.
Bien à vous
Bonjour. Un point me chiffonne avec ces études pays par pays : c’est ce que montre le site de recension mondiale de la Johns Hopkins University (https://coronavirus.jhu.edu/map.html, dont plusieurs vues sont introduites dans l’article ci-dessus ).
Ce site montre, pour la plupart des pays, qu’ils soient de l’hémisphère nord ou sud, des vagues de cas de covid synchronisées, dont les pics apparaissent en janvier 2020, avril 2020, décembre 2020-janvier 2021, mai 2021, août 2021 et aujourd’hui, décembre 2021. Cela se voit parfaitement sur la vue mondiale des cas recensés par le site.
Questions :
– cette synchronisation apparente a-t-elle une origine liée à des biais d’échantillonnage (surreprésentation des données dans les pays peuplés de l’hémisphère nord, d’où une dé-corrélation apparente des effets saisonniers par exemple ?)
– Quels types de politiques de lutte contre la pandémie ont été appliquées dans les différents pays influant fortement les statistiques présentées ? Ces politiques ont-elles été similaires, et appliquées au même moment ? Si non, pourquoi observe-t-on quand même ces vagues synchronisées ?
– De cette première analyse, et après avoir apporté des réponses satisfaisantes aux questions ci-dessus, pourrait-on être en mesure de proposer que l’épidémie suit sa propre dynamique avec une sorte d’effet de résonance à fréquence bimestrielle (un pic et un creux tous les six mois) ? Si cela devait s’avérer une hypothèse valide, alors il faudrait considérer tout simplement que les politiques publiques de lutte conte la pandémie ne s’attaquent pas aux déterminants profonds de la dynamique épidémique.
– Si cela s’avère à son tour valide, quels sont alors les déterminants de cette dynamique épidémique ?
Les identifier serait le début d’une future politique que pourrait à terme être efficace.
Pour l’instant, juste en regardant les courbes nationales et leur somme à l’échelle de la planète, il est légitime se de poser les questions ci-dessus, et de conclure que, pour l’heure, apparemment, ne sachant rien de ce qui détermine la dynamique de la pandémie, nous urinons dans des stradivarius.
“Nous urinons dans des stradivarius” OU BIEN, la vaccination (+/- passe, et confinements) est très efficace, et nous aurions eu des courbes 3 à 9 fois plus hautes sans celle-ci.
Bravo Zohan. C’est un gros et bon travail qui a été fait. Merci. Cet article m’apporte un autre éclairage sur la situation mais 2 questions me viennent dans la foulée.
1) Au regard des données que vous présentez, issues des gouvernements d’Israël, USA, GB, etc., pourquoi ces pays continuent-ils à promouvoir la vaccination puisqu’elle ne semble pas apportée d’intérêts, voir même est contre productive (perte des gestes barrières…) ?
2) Le chiffre de 8/10 patients non vaccinés hospitalisés semble effectivement plus que discutable. Cependant la DREES précise bien dans sa note que cette proportion reste valable pour les personnes en soins critiques. Il y donc bien un effet positif à la vaccination, non ?
Une dernière réflexion : les études, constats (pour ou contre la vaccination)… sont basées sur de la données chiffrées. Cependant, quel degré de fiabilité ont ces chiffres ? Prenons un exemple simple, mais qui me semble en adéquation avec cette problématique de fiabilité et de difficultés à faire émerger un réponse claire sur l’utilité ou non de la vaccination. Un patient décède du Covid, après hospitalisation. Ce patient possède un pass sanitaire valide à son entrée. La donnée collectée que l’on retrouvera dans la base de données sera donc : 1 décès Covid, profil vacciné. Imaginons maintenant qu’il fait partie de la proportion de personnes ayant un “faux” pass et qu’il n’est jamais été vacciné. La donnée qui semblait dès plus fiable en prend de suite un sacré coup… et que dire des mesures prises à partir de celle-ci !
A méditer.
From Laz
Merci pour votre intérêt et votre commentaire Mac De Laz. Je vais tenter de répondre à vos questions.
1/ Le discours dominant et largement ancré est : la vaccination est très efficace, surtout sur les décès et les formes graves. nous constatons une baisse d’efficacité sur la transmission due aux mutants et à l’épuisement de l’effet du vaccin => justification pour une 3e dose.
Donc, constater petit à petit qu’il y a une déficience majeure au niveau de la transmission (réduction estimée initialement à 90% d’après les labos), n’est probablement pas compatible avec la politique en cours qui est de vacciner tout le monde, y compris les personnes non à risque (<60ans et sans comorbidités et les enfants).
Cela voudrait dire que les gouvernements devraient rentrer en contradiction avec leur politique volontariste qu'ils auraient eu du mal à faire accepter auprès des populations sans la contrainte.
Donc, une première explication qui tient à la cohérence de la ligne politique.
Une deuxième explication, qui tiendrait plus de l'irrationnalité. On voit le phénomène à titre individuel : l'exemple de Renaud Muselier est, il me semble, frappant : https://twitter.com/Medcritic1/status/1460749815432765441 . Vacciné, il attrape une forme symptomatique et il contamine 12 personnes vaccinées. On pourrait avoir un déclic et douter de l’efficacité sur la transmission et sur les formes sympto, mais non, c’est l’inverse. Deux mois plus tard, il qualifie les non vaccinés de bombe virale https://twitter.com/TontonToulou/status/1460745910883921921
2/ Votre question est intéressante. Vous venez de lire un article qui reprend le sérieux très discutable des statistiques de la DREES, qui elle-même a fait des corrections sur : le nombre de décès, le proportion de vaccinés parmi les hospitalisés. On voit également qu’ailleurs que les chiffres ne sont pas du tout les mêmes.
Et vous parlez d’une autre statistique donnée par le même organisme, en l’utilisant comme un argument. La réponse est : vous avez entièrement raison qu’il y a bien un effet positif sur les soins critiques SI et SEULEMENT les chiffres de la DREES sont fiables. Tout est dans le si. Et c’est l’objet de cet article.
3/ Tout est question de connaître la proportion de faux passes. Est-ce que le système le permet facilement ou pas? Cela existe que ce soit chez les usagers ou les soignants. Mais cette proportion est-elle supérieure aux erreurs liées à la gestion des bases de données. Il y a des éléments de réponse dans l’article.
bonne journée
Bonjour,
J’ai lu votre article avec intérêt et je suis conscient du travail qu’il a représenté . Plutôt que de le commenter sur Twitter à la suite de la recommandation de Claudina MT (@Martinfierro), je le fais ici, ce qui vous permettra de répondre facilement.
Cela fait 20 ans que je cultive un regard critique sur les données sanitaires officielles françaises, surtout lorsqu’elles se téléscopent avec une politique sanitaire “volontaristes”. Je constate en vous lisant que peu de choses ont changé :
– Données françaises de mauvaises qualité et donc difficiles à analyser. Recel (ou méconnaissance anormale ?) d’informations importantes (tranches d’âge). Volonté de ne pas mettre en porte à faux les autorités de tutelle.
– Citations simplistes, réductrices, péremptoires et parfois fausses de ces données par les des politiques pour justifier leur stratégie et les contraintes imposées.
– Paternalisme français déniant au public le droit de se forger son propre avis.
– On fabrique des analyses chiffrées orientées pour soutenir la stratégie prônée, plutôt qu’élaborer (et adapter) sa stratégie à partir des données réelles.
C’est une maladie très française, qui aboutit depuis la grippe A/H1N1 a une perte de confiance quasi-totale de la population dans les autorités sanitaires, et en réaction, à la transformation de leurs recommandations en obligations.
Pour autant, je ne partage pas la totalité de votre point de vue.
– Soit on ne se fie qu’aux niveaux de preuve élevés, c’est à dire les études randomisées, et l’on est amené à conclure que les vaccins sont très efficaces sur l’infection, les formes graves et les décès.
– Soit on part du principe que cette efficacité s’amenuise, voire s’effondre avec le temps, et qu’il faut alors se contenter d’études d’observation pour juger de l’évolution de cette efficacité (sauf à refaire de nouvelles études randomisées) et pour apprécier la protection vaccinale.
J’ai choisi personnellement la deuxième option, même si je suis conscient des biais que vous soulignez (et que la DREES et la UK Health Security Agency soulignent également). Je regrette beaucoup que la DREES patauge autant dans la présentation de ses chiffres, et comme vous, je propose que l’on s’intéresse aux chiffres anglais.
Vous soulignez que les taux de nouveaux cas sont plus élevés chez les adultes vaccinés que chez les non-vaccinés, ce qui remet en effet fortement en cause la protection du vaccin contre l’infection et la transmission. A ce sujet, la politique du passe sanitaire apparaît de plus en plus critiquable, ne serait-ce que parce qu’elle donne un faux sentiment de sécurité aux vaccinés et à ceux qui les fréquentent.
En revanche, vous balayez les commentaires des “décodeurs” alors qu’ils font remarquer à juste titre la nécessité tenir compte des pourcentages nationaux de vaccinés lorsque l’on analyse les chiffres bruts. Je ne vous suis pas sur ce point. Tantôt vous présentez des taux, tantôt des chiffres bruts non rapportés aux effectifs concernés, ce qui n’a aucun sens.
Vous êtes également discret sur des données anglaises provenant de vos propres sources, et qui montrent des différences importantes de taux de décès ou d’hospitalisatons entre les vaccinés et non vaccinés dans la même tranche d’âge, alors qu’il se trouve que l’âge est le facteur de risque principal, les autres ne modifiant le risque que d’un facteur 2 ou 3. Dans les rapports anglais que vous indiquez en lien, l’impact de la vaccination sur l’hospitalisation et la mortalité reste très important, même s’il s’amenuise avec le temps.
Mon point de vue, en résumé : nous avons besoin d’esprits critiques comme le vôtre et de vos analyses pour débusquer les fausses évidences, mais vous semblez présenter l’information de façon toute aussi orientée que la DREES, au détriment de la vaccination. J’aurais préféré plus de neutralité.
Bonsoir et merci pour votre commentaire construit.
Merci également pour m’avoir personnellement ouvert, lorsque j’étais interne, par la lecture de votre site atoute.org, à la critique de campagnes de prévention comme celles du dépistage du cancer de la prostate et de la vaccination anti-grippale. Etudiant, j’étais formé à mettre en pratique ce que j’avais appris sans chercher à en comprendre les fondements factuels. J’ai donc appris à remonter à la source, autant que possible, des démarches allant de soi, qui, finalement, ne reposaient que sur des approximations et pouvaient se révéler contre-productives.
J’ai appris que la vaccination anti-grippale des personnes à risque n’avait jamais fait la preuve de son efficacité en terme de mortalité. J’ai appris également avec Claudina Michal-Teitelbaum dont les travaux sont mis en valeur sur ce site, que les contours épidémiologiques mêmes de la grippe n’avaient pas de base sérieuse (http://badbqqd.cluster028.hosting.ovh.net/grippe-quid-de-la-demarche-scientifique/). Suivre un tel cheminement intellectuel n’est pas la voie la voie la plus facile, cela demande du temps et de remettre ses a priori au placard.
Maintenant, pour revenir à l’article qui nous occupe, je tiens à rappeler que son objet principal est la critique des données gouvernementales d’une campagne vaccinale contre le covid dirigée vers un public particulier. Par le choix des acteurs du clip diffusé, il est clairement question des moins de cinquante ans sans facteurs de risques. Ce qui correspond à ce moment du mois de juillet où le président s’adresse à la population pour mettre en place un passe sanitaire et une obligation vaccinale des soignants, les personnes à risque ayant été majoritairement vaccinés au préalable.
Le gouvernement a souhaité enfoncer le clou pour convaincre une population loin d’être convaincue par, d’une part, des mesures coercitives et, d’autre part, par une pédagogie qui flatte ce qui ont déjà fait le choix de se vacciner, tout en stigmatisant l’autre partie de la population.
Pour cette population, et vous en convenez dans votre commentaire, le message est trompeur et la vaccination est d’un intérêt douteux, voire favorise la réduction des gestes barrières. Un faisceau de constatations converge pour admettre au minimum une baisse de l’efficacité sur la transmission (92% annoncé par Pfizer initialement). Je dis baisse, si on prend en compte ce chiffre comme référence de départ. On peut aller jusqu’à conclure à une absence d’efficacité sur la transmission, voire une transmission facilitée par le fait d’être vacciné.
Ce qui est un comble et qui invalide totalement le concept de passe sanitaire, d’obligation vaccinale des soignants, et de vaccination des enfants.
La démonstration de l’article peut s’arrêter là.
L’efficacité sur la mortalité n’est pas le sujet de l’article. En anticipant le commentaire que vous faites sur le fait d’occulter l’efficacité du vaccin sur la mortalité, j’ai pris soin de relativiser les données anglaises par la phrase suivante : “Pour autant, les statistiques anglaises montrent une baisse des hospitalisations et des décès chez les personnes vaccinées. Tout cela est cohérent avec les données de mortalité.” et en ajoutant un graphique, montrant une décorrélation entre les cas et les décès en UK.
Par ailleurs, je me suis abstenu de signaler une absence de décorrélation sur le graphique israëlien.
Dans mes conclusions, j’ai également pris soin de dire que les données d’efficacité sont particulièrement mises à mal en ce qui concerne la transmission et les hospitalisations. Je ne suis pas allé plus loin.
En ce qui concerne les décodeurs, je soulignait que pour eux, en Israël, le fait que 50% des hospitalisés covid étaient vaccinés était une bonne nouvelle (et finalement, le mois suivant le gouvernement a admis que l’on était à 80% : libé).
J’ai rapporté ces faits pour les mettre en parallèle avec les 80% de non vaccinés en France.
Après correction statistique, on serait passé à 60%, et désormais, ce serait plutôt 40% d’après le dernier jeux de données fournies par la DREES.
Au fond, l’objet de mon article était principalement d’évaluer le sérieux des données de la DREES et je pense l’avoir fait de manière factuelle. Ensuite, d’apprécier la justification du passe sanitaire sur la question de l’efficacité vaccinale sur la transmission.
Il m’a semblé que je ménageais suffisamment les susceptibilités concernant les autres aspects de la vaccination en m’entourant de précautions, mais je comprend que cela ne soit pas le cas pour chaque lecteur, en fonction de ses acquis et points de vues.
@Dominique dupagne : si vous lisez le Dr de Lorgeril, vous constaterez que les vaccins n’ont pas fait l’objet d’essais randomises en double aveugle. Ce qui a permis de rejeter l’hydroxychloroquine et l’ivermectine, mais la règle n’a tout simplement pas été appliquée chez Pfizer, Moderna, etc, pas vraiment fiable, donc.
Et merci ZOHAN, pour cet excellent article, plus les précisions lors de vos réponses aux commentaires.
Merci pour votre commentaire et de penser à sourcer plus précisément votre message. Et de peut-être de faire attention à vos références qui ne vont pas “plaire” à tout un chacun, ce qui peut clôturer la discussion de manière abrupte.
Je suis partisan d’analyser et considérer les dires de chacun indépendamment de la réputation de l’auteur, mais tout le monde ne fonctionne pas comme cela.
Bonjour
Merci d’avoir pris le temps de répondre à mon commentaire. Je constate que nous sommes quasiment d’accord sur tout. Il me semble que vous serez également d’accord avec moi si j’écris :
– Les données de la DREES sont justes, à une erreur près corrigée par un addendum de la DREES.
– Pour autant, ces données sont d’une qualité médiocre car résultant de la fusion de bases de données incomplètes et pouvant contenir des données erronées.
– La DREES, comme beaucoup de ses équivalents européens, met en garde en sur l’interprétation qui pourrait être faite de ces chiffres, qui ne sont pas destinés à apporter des preuves mais des indications.
– Le gouvernement ignore ces mises en gardes et cite à tort ces chiffres comme la preuve de la justesse de sa politique sanitaire.
– Ces données ne soutiennent pas l’intérêt de la politique du passe sanitaire.
Je souhaite médiatiser cet échange, j’attendrai de savoir si vous adhérez ou si vous souhaitez la commenter.
Je suis d’accord avec les 4 derniers points, mais pas du tout avec le premier. C’est sûrement une question de paradigme.
Lorsque une analyse montre des signes de faiblesse, se trouve factuellement en défaut et le reconnaît sous la pression (nombre de décès qui a fait l’objet d’un premier addendum, et ratio statut vaccinal des hospitalisés qui a fait l’objet d’un 2e addendum http://badbqqd.cluster028.hosting.ovh.net/on-peut-debattre-de-tout-surtout-des-chiffres/#Correction_de_la_DREES), on peut considérer qu’elle est juste à l’exception des erreurs reconnues.
A l’inverse, en ce qui me concerne, une maison qui penche et dont un mûr se lézarde n’est pas à considérer solide tant qu’elle tient encore debout. Si la DREES a corrigé son analyse (au moins pour le nombre de décès), c’est uniquement parcequ’un statisticien a travaillé à faire de la pédagogie et que sa vidéo a été visionnée plus de 100 000 fois.
D’autre part, pour les patients dont le statut vaccinal n’est pas déterminé et qui sont par défaut considérés comme non vaccinés jusqu’au 2e addendum, la DREES fait des choix qui sont contestables (d’autres manières de faire sont adoptées en Angleterre). Qui nous dit que leurs approximations s’arrêtent à celles reconnues?
Un autre élément que je n’ai peut-être pas assez souligné, c’est la dépendance des statistiques faméliques de la DREES (en comparaison avec l’Angleterre) à l’agenda politique du gouvernement. Un service de statistiques qui dépend directement du ministère de la santé, qui publie ses rares données le lendemain de l’allocution présidentielle, ça fait un peu commande, non?
C’est une question de confiance, et une question de paradigme.
Vous leur faite confiance a priori. Je ne leur fait pas confiance a priori.
-Ces échanges me semble de qualité, je ne vois pas d’objection à les médiatiser. Bonne journée
OK, je comprends votre réticence sur la “justesse” des chiffres. Je suis peut-être trop naïf… Cela me fait penser à ce que m’a dit une amie qui travaille à l’INSEE et qui se reconnaîtra :
Depuis quelques années, on voit arriver des membres de cabinets ministériels qui nous disent très sérieusement : “je voudrais une statistique qui montre que…”,
Merci pour ce travail rigoureux et de qualité, ainsi que pour le sérieux des échanges. Je dois dire que je partage l’analyse de ZOHAN.
Bonjour,
je suis une fidèle lectrice citoyenne non scientifique de Dominique Dupagne et de ses contributeur.trices, qui m’aide à me forger jour après jour une opinion que je crois solide. C’est par son biais que j’ai eu connaissance de votre article que je trouve passionnant et surtout édifiant. Edifiant pas tant dans la nature des éléments que vous démontrez mais édifiant selon moi parce que vos conclusions ne sont pas relayées sur les médias traditionnels. Je suis peut-être naïve mais c’est révoltant que les médias n’investiguent pas davantage ce genre de sujet. Il y a quand même matière! Au risque de passer pour une complotiste que je ne suis pas je vous assure, je cherche simplement à comprendre le plus justement le monde qui m’entoure, le gouvernement justifie quand même sa stratégie sur les chiffres de la DREES plus que discutables, vous l’avez démontré remarquablement et sauf erreur de ma part ce sujet n’est jamais abordé dans les médias. La vie des citoyen.nes dépend des mesures prises et je n’aime pas trop ce qui se trame en ce moment. Qu’en pensez-vous ? comment alerter l’opinion publique?
Merci pour votre commentaire.
Malheureusement, ma longue réponse vient d’être perdu par un bug. Je vais donc la résumer.
Pourquoi les visions alternatives ne sont pas abordées dans les medias :
1/ les medecins, CSP+, gouvernants, députés, journalistes et leurs invités, sont convaincus à la base de la vaccination
2/ les mêmes détestent les anti-vaxx/complotistes.
Ces derniers développent des raisonnement souvent farfelus, qui néanmoins peuvent contenir une part de vérité. De toute manière, si leurs pensées alternatives existent, c’est que les réponses données par 1/ à des problématiques légitimes sont incorrectes et influencées par les intérêts privés. C’est en raccourci, désolé, mais je pense aux scandales sanitaires, aux paradis fiscaux, aux interventions militaires à l’étranger pour des motifs cachés, etc… Les medias sont détenus par des grands groupes financiers, les lobbys investissent massivement les lieux de pouvoir
3/ le covid engendre des morts factuellement, donc tout moyen qui peut les éviter permet l’espoir. Contredire l’efficacité vaccinale même avec des arguments censés, peut revenir à tuer.
4/ la censure silencieuse. Les réseaux sociaux censurent des comptes (https://www.valeursactuelles.com/societe/covid-19-twitter-veut-censurer-les-messages-qui-doutent-de-la-necessite-du-vaccin/), et pire, pratiquent le shadow ban. Il s’agit de ne pas faire apparaître sur le mur des gens qui vous suivent vos posts et des les censurer dans les moteurs de recherche.
Alors quoi faire ?
1/ patience, bienveillance, compréhension de ces points précédents, ouverture
2/ ne pas espérer un changement de société. Si la majorité raisonne avec ses sentiments et n’est pas capable d’être plus objective et respectueuse, c’est peut-être que notre société doit continuer dans ce sens, quitte à aller dans le mur. Et renaître.
Confronter les idées avec des personnes pas prêtes et attachées à leurs conceptions, c’est parfois les blesser, voire même toucher leur ego. Je l’ai vécu suffisamment pour me rendre compte, que même réalisé avec bienveillance et sincérité, cela peut être totalement contre-productif, en augmentant la polarisation du débat.
3/ à titre personnel et pragmatique : continuer un tel site, interagir avec les lecteurs et éventuels nouveaux contributeurs. Pour la diffusion : observer et favoriser l’émergence de medias et réseaux sociaux libres.
4/ je suis ouvert à toutes suggestions
Bonjour, et merci pour votre article qui fait preuve d’esprit critique et d’honnêteté intellectuelle.
Je précise pour lever la suspicion que je ne suis pas antivax puisque j’ai fait un rappel de vaccin REPEVAX à la rentrée.
Mon but récemment a été de vérifier les chiffres fournis par le gouvernement en ce qui concerne l’efficacité vaccinale pour agir en connaissance de cause.
Je souhaite répondre à la question : comment est mesurée l’efficacité vaccinale, les chiffres sont-ils fiables?
J’ai commencé à réfléchir par moi-même :
D’après les chiffres de la DREES (s’ils sont justes) ,
le nombre de personnes vaccinées représente 86 % de la population des 20 ans ou plus, au 31 Octobre 2021.
Si le vaccin était en fait un placebo, le pourcentage de personnes vaccinées parmi les personnes nouvellement admises en réanimation devrait être également de 86% ( à supposer que les vaccinés et non vaccinés ont le même comportement, mais cela ne peut pas être radicalement différent).
Or on constate expérimentalement, que 42% des personnes admises en réanimation sont vaccinées (DRESS du du 25/10 au 31/10).
On peut donc simplement mesurer l’efficacité du vaccin en calculant l’écart relatif entre ces 2chiffres:
Efficacité= ( 86-42) / 86 =51%
Ce raisonnement me semble simple, faire très peu d’hypothèses et cette mesure de l’efficacité reflète directement la pression sur les hôpitaux.
Du coup j’ai beau me creuser la tête, je ne comprends pas vraiment où est la faille quand ils annoncent :
“Ainsi, à taille de population comparable, il y a environ 9 fois plus d’entrées en soins critiques parmi les personnes non vaccinées que parmi celles qui sont complètement vaccinées de 20 ans et plus.”
Pourtant leur raisonnement est intuitif, ils disent: puisque les populations de vaccinés et de non vaccinés sont différentes, il faut diviser les chiffres bruts des personnes vaccinées et non vaccinées en réanimation par la taille de leur population respectives. Comme il y a la même proportion de vaccinés / non vaccinés en réanimation, mais qu’il y a environ 90% de la population qui est vaccinée, on obtient le rapport 9 entre non vaccinés et vaccinés dont ils parlent.
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/neuf-fois-plus-dentrees-en-soins-critiques-parmi-les-personnes-non-vaccinees
Donc d’un côté on a 50%, de l’autre un facteur 9, où est le paradoxe ?
Je me suis cassé la tête mais je n’arrive pas à avoir une explication claire de ce paradoxe. Voici des éléments de réponse:
-peut-être le problème est que même s’il est intuitif, que pour une population donnée, le nombre de nouvelles contamination scroisse avec la taille de la population, cette relation n’est pas linéaire, ce qui signifie que rapporter le nombre de cas à 1 million d’habitants pour chaque population, n’a en fait aucun sens.
-si on considère qu’ils rapportent à 1 million d’habitants pour estimer la probabilité d’aller en réanimation pour chaque population, la question est de savoir si étant donnée la corrélation entre les individus et les populations, cette estimation est fiable et si faire une seule mesure suffit pour estimer une probabilité a un sens. La question même de raisonner en terme de probabilité introduit tout un tas de questionnements complexes.
De ce fait ne serait-il pas plus judicieux de se fonder sur la mesure de l’efficacité que j’ai proposé plutôt que d’utiliser leur rapport douteux?
D’autant que ce rapport est très mal défini pour une mesure puisque lorsque le nombre de non vaccinés devient très très faible, le rapport vaccinés/ non vaccinés explose vers l’infini.
Mon but récemment a été de vérifier les chiffres fournis par le gouvernement en ce qui concerne l’efficacité vaccinale pour agir en connaissance de cause.
Je souhaite répondre à la question : comment est mesurée l’efficacité vaccinale, les chiffres sont-ils fiables?
J’ai commencé à réfléchir par moi-même :
D’après les chiffres de la DREES (s’ils sont justes) ,
le nombre de personnes vaccinées représente 86 % de la population des 20 ans ou plus, au 31 Octobre 2021.
Si le vaccin était en fait un placebo, le pourcentage de personnes vaccinées parmi les personnes nouvellement admises en réanimation devrait être également de 86% ( à supposer que les vaccinés et non vaccinés ont le même comportement, mais cela ne peut pas être radicalement différent).
Or on constate expérimentalement, que 42% des personnes admises en réanimation sont vaccinées (DRESS du du 25/10 au 31/10).
On peut donc simplement mesurer l’efficacité du vaccin en calculant l’écart relatif entre ces 2chiffres:
Efficacité= ( 86-42) / 86 =51%
Ce raisonnement me semble simple, faire très peu d’hypothèses et cette mesure de l’efficacité reflète directement la pression sur les hôpitaux.
Du coup j’ai beau me creuser la tête, je ne comprends pas vraiment où est la faille quand ils annoncent :
“Ainsi, à taille de population comparable, il y a environ 9 fois plus d’entrées en soins critiques parmi les personnes non vaccinées que parmi celles qui sont complètement vaccinées de 20 ans et plus.”
Pourtant leur raisonnement est intuitif, ils disent: puisque les populations de vaccinés et de non vaccinés sont différentes, il faut diviser les chiffres bruts des personnes vaccinées et non vaccinées en réanimation par la taille de leur population respectives. Comme il y a la même proportion de vaccinés / non vaccinés en réanimation, mais qu’il y a environ 90% de la population qui est vaccinée, on obtient le rapport 9 entre non vaccinés et vaccinés dont ils parlent.
Donc d’un côté on a 50%, de l’autre un facteur 9, où est le paradoxe ?
En fait si on prend le temps de poser les calculs , on voit que les 2 résultats sont équivalents car l’un s’exprime en fonction de l’autre.
Par contre le facteur 9 plus médiatique , a été mis en avant.
Cela est très limite pour 2 raisons:
– sans donner d’intervalle de confiance ce résultat n’ a aucun sens réellement car il s’agit d’une unique estimation de variables aléatoires corrélées !
– beaucoup de gens ont en déduit, à tort que puisque à population égale il y avait 9 fois plus de vaccinés, tous les problèmes venaient des vaccinés. Et bien non car même s’il est vrai qu’il y a apparemment (il manque l’écart-type de la mesure), bien plus de chance d’aller en réa si on n’est pas vacciné, il n’en reste pas moins que 42% de lits de réa sont bien occupés physiquement par des gens vaccinés. Et que donc du point de vue de l’occupation des places de réa, il vaut mieux utiliser la mesure que j’ai définie au début pour définir l’efficacité du vaccin et dire qu’elle est de 51%. Cela aurait évité à de nombreux gens d’être déçus car ils ne comprennent pas qu’avec un vaccin si efficace, on en est toujours au même point. Et si le gouvernement avait réfléchi à ce qui est vraiment important pour définir l’efficacité des hôpitaux (la saturation des services de réanimation), il se serait rendu compte que la stratégie vaccinale est vouée à l’échec en dépit d’une plutôt bonne protection du vaccin (mais pas suffisante, même avec un facteur 9). Au lieu de cela le gouvernement a préféré mettre en avance un rapport entre vaccinés et non vaccinés qui poussent les gens se discriminer entre eux, et à la haine de l’autre.
“D’après les chiffres de la DREES (s’ils sont justes) ,”
C’est l’objet de l’article. D’abord définir si ces statistiques sont dignes de confiance, avant de vouloir les exploiter ou les expliquer.
“le nombre de personnes vaccinées représente 86 % de la population des 20 ans ou plus, au 31 Octobre 2021.
Si le vaccin était en fait un placebo, le pourcentage de personnes vaccinées parmi les personnes nouvellement admises en réanimation devrait être également de 86% ( à supposer que les vaccinés et non vaccinés ont le même comportement, mais cela ne peut pas être radicalement différent).”
En Israël, cet été, on avait 80% de vaccinés chez les hospitalisés, alors que 60% de la pop était vaccinée (80% en excluant les enfants). Que penser de l’efficacité du vaccin dans ce cas?
En France, les chiffres sont tout autre, voire inversés. Les situations réelles sur le terrain étaient-elles si différentes?
Pour continuer à débattre des chiffres : la façon massive dont on teste les enfants actuellement conduit à tester certainement de très nombreux non malades et rend donc significatif le nombre de faux positifs. Le nombre de faux positifs en pcr avait été estimé par les hôpitaux de Genève aux alentours de 0,5% en 2020 ce qui ferait tout de même 500/100 000. Je pense que la seule chose que la campagne actuelle permettrait de déterminer de façon relativement précise est, justement, le taux de faux positifs en pcr en comparant ce qu’il se passe dans une classe d’âge très testée et dans une classe d’âge peu testée.
De même, l’efficacité actuelle de la troisième dose n’est qu’un artefact temporel. On divise le nombre de malades graves, qui ont été infectés il y a au moins quinze jours et parfois beaucoup plus, par le nombre de vaccinés 3 doses d’aujourd’hui alors que c’est une donnée qui évolue à toute allure. C’est absurde.
Il y a possiblement un biais dans la discrétisation des chiffres par semaine et/où un biais consistant de classification :
http://probabilityandlaw.blogspot.com/2021/11/is-vaccine-efficacy-statistical-illusion.html
travail en cours il paraît donc à prendre avec précaution
Au chapitre des chiffres, je pense qu’il faut tirer au clair le problème de susceptibilité génétique au covid. Une bouteille à la mer, peut-être sans aucune valeur mais peut-être intéressante aussi : les anomalies sanguines, en particulier les anomalies des globules rouges (déficit en pyruvate kinase et autres du même genre) qui sont extrêmement rares au Japon peu touché, peu fréquentes dans une grande partie de l’Asie assez peu touchée, moyennement fréquentes dans la population blanche et très fréquentes chez les personnes du pourtour méditerranéen, très touché par le covid.
Fin juillet 2022, on ne discute toujours pas vraiment. Et de nombreux soignants ne peuvent toujours pas travailler. Mais ils sont minoritaires alors…
4eme, 5ème dose. On s’arrête quand ?
Ma généraliste a fait la guerre à son ado qui refusait la vaccination. Moi je sens bien que je n’ai plus la même considération depuis que j’ai décidé de passer mon tour sur ce produit.
Et à la rentrée, c’est sûr, les gosses y passent.
Mon dernier pcr, positif : l’ide me dit : “moi j’ai eu 3 doses et 3 covid, dont 2 bien cognés”. Ça me conforte dans mon choix. Mais combien de temps encore sera-t-il tenable?